Je viens d’adopter un chiot … et j’ai plein de questions !

Vous venez d’adopter un petit chien et vous vous posez plein de questions ?

Réfléchissons ensemble à tout ce qu’il va falloir faire en cette première année 🙂

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Un petit chien, ça mange quoi ?

Les chiots ont des besoins importants : il leur faut une nourriture de haute qualité adaptée à leur croissance. Il existe pour cela de nombreuses marques de croquettes spécial chiots.
N’hésitez pas à demander conseil à votre vétérinaire qui pourra vous donner des échantillons afin que votre chiot fasse son choix.

Le chien n’est pas un loup ! Ce n’est PAS un carnivore strict. Au contact des humains, il s’est adapté et a développé des gènes lui permettant de digérer les glucides.

Les aliments vendus chez votre vétérinaire sont équilibrés en protéines, glucides et matières grasses… et surtout en vitamines et en minéraux comme le calcium ou la vitamine A : des éléments essentiels pour la croissance de votre chiot ! Ne vous lancez pas dans un régime 100% viande ou 100% végétarien … cela risquerait de carencer votre chiot. Vous ne pourrez vous questionner sur un régime végétarien, avec l’aide d’un nutritionniste, que quand votre chiot aura fini sa croissance.
Une carence en calcium par exemple mettra beaucoup beaucoup de temps à se voir chez le chien, c’est le principal risque d’une alimentation inadaptée.

Il est important de noter qu’il n’y a à ce jour aucune allergie au gluten décrite chez le chien. Il existe cependant quelques allergies décrites aux mycotoxines présentes sur certains végétaux, et à certaines protéines animales.

Il est parfois un peu difficile de s’y retrouver, car sur les étiquettes vous avez la quantité en pourcentage de protéines, matière grasse… mais vous n’avez pas la qualité et la digestibilité de ces éléments. Et pourtant, ce sont des données primordiales… Ce sont des questions importantes à se poser, et une alimentation parfois plus onéreuse malgré des pourcentages de protéines et matière grasse ou glucides équivalents peut avoir une qualité nutritionnelle de loin meilleure.

Pour que vous le compreniez facilement, voici un exemple simple :  la kératine constituant les poils et cheveux, et qui est une protéine, n’a pas la même valeur qu’une protéine de muscle de boeuf… on parle pourtant de protéines dans les 2 cas.

N’hésitez pas, votre vétérinaire pourra vous aider sur ces questions.

 

Quelle quantité de nourriture et combien de fois par jour, et l’eau ?

Les besoins alimentaires dépendent de chaque animal : de sa taille définitive (on comprend facilement qu’un Chihuahua n’a pas les mêmes besoins qu’un Dogue allemand), de son mode de vie, de son caractère…

Vous pouvez vous aider d’une courbe de poids, comme pour les enfants et peser votre chiot chaque mois , voire tous les 15 jours ou toutes les semaines pour un chihuahua …pour voir s’il prend régulièrement du poids. Votre vétérinaire sera ravi de pouvoir consulter cette courbe et de suivre votre petite boule de poils.

Il est recommandé de fractionner les repas en 3 ou 4 fois pour un chiot, car cela permet une taille d’estomac restreinte et il sera moins glouton par la suite. Par la suite, on recommande 2 repas par jour, surtout pour les grands chiens qui sont sujets à la dilatation-torsion de l’estomac.

Ne retirez pas la gamelle s’il ne la finit pas entièrement, car cela pourrait aboutir à ne pas lui fournir ses apports journaliers recommandés et altérer sa croissance. Si votre chiot ne finit pas sa gamelle, il faudra se questionner sur sa courbe de poids, sur le choix de l’alimentation et sur sa quantité.

Quels jouets ?

Un jouet caché et redonné, ou lavé sera nouveau pour lui 😉

Accordez lui des temps de jeux pour le stimuler et créer du lien. Il n’est pas recommandé de jouer avec les mains, mais seulement avec des jouets, pour éviter toute morsure.

Il existe des jouets dans lesquels vous pouvez cacher de la nourriture, notamment avant de partir, pour occuper votre chien. Il est important pour ces jouets de faire attention aux mesures d’hygiène et de les nettoyer très régulièrement.

Adaptez les jouets à sa taille, et à la taille de sa bouche, pour qu’il puisse les mordiller avec plaisir.

Où dort-il ?

Un panier dédié sera le mieux pour lui. Ne le punissez pas en l’envoyant dans son panier, ce lieu doit être un havre de paix et de douceur pour lui, pas un endroit négatif.

Dois-je lui couper ses griffes ? Parce que ça fait du bruit sur le parquet…

Oui vous pouvez lui couper les griffes, si elles sont assez longues. La plupart des chiens usent leurs griffes, et  il n’est pas forcément nécessaire de les couper.
Il vous faut pour cela vous munir d’un coupe-griffe et non d’un coupe-ongle qui a tendance à écraser la griffe et à être douloureux.

Comme vous  pouvez le voir sur le dessin (trait de coupe en vert), il vous fait visualiser la pulpe rose à l’intérieur de la griffe et couper 2 mm au moins plus loin, sinon cela va saigner. Ce n’est pas très grave mais cela peut être impressionnant.

Coupe de griffe de chien ©Vet4Care

Il existe un ergot : une petite griffe placée un peu plus haut que les autres à l’arrière des pattes avant et sur certaines races pour les pattes arrière aussi. Cet ongle ne touche pas le sol et a tendance à trop pousser et peut même parfois s’arracher et saigner : il est important de le surveiller et de le couper s’il pousse trop.

Plus vous habituerez votre chiot tôt à cet acte, plus il se laissera faire. N’hésitez pas à le récompenser à la fin pour sa patience, il assimilera ce moment à quelque chose de positif.

N’hésitez pas à demander à votre vétérinaire de vous montrer comment faire les premières fois.

Quelles sorties ?

Les besoins physiques de votre chien dépendront de sa race : un spitz ou un chihuahua n’aura pas autant de besoins qu’un Border Collie ou un Malamute.

Pour la plupart des chiens, les sorties courtes quotidiennes en laisse ne sont pas suffisantes et ils ont besoin de sorties plus longues d’au moins 2 ou 3 heures par semaine.

Ces sorties pourront se faire au début avec une longue laisse comme une longe d’escalade, le temps de l’acquisition du rappel, puis sans laisse si votre rappel est bon et les lieux sécurisés. Au cours de ces longues promenades, votre chien doit pouvoir jouer avec d’autres chiens, renifler, courir… cela le socialisera et le fatiguera autant physiquement qu’intellectuellement.

Le développement du comportement comporte plusieurs aspects : la socialisation avec d’autres chiens, la familiarisation à d’autres espèces (chat, homme,…), ainsi que l’habituation à différents éléments de son environnement comme des bruits, des objets…

Si vous n’avez pas le temps, ni l’énergie de faire des longues ballades, vous pouvez recourir à des promeneurs de chiens qui font des balades en groupes.

Assis, debout, pas bouger…. l’apprentissage des ordres : 

Un chien est très intelligent, et il a besoin d’être stimulé intellectuellement aussi bien que physiquement. Il sera ravi d’apprendre plein de mots et de participer avec vous à un apprentissage pour distinguer les noms désignant des postures et des objets.

L’apprentissage se fait par le renforcement positif  : vous devez récompenser votre chiot par des caresses ou des friandises. Au début, la capacité de concentration de votre chiot sera de quelques minutes, il ne faudra pas trop le fatiguer mais répéter de très courtes séances d’apprentissage.

Chaque ordre doit être précédé de son nom puis s’il effectue la tâche correctement, le récompenser immédiatement. Il est important de toujours donner le même nom pour la même action. les friandises doivent être variées régulièrement pour ne pas qu’il se lasse. N’oubliez pas qu’il faut lui dire ce qu’il doit faire et non pas ce qu’il ne doit pas faire.

Ces apprentissages participeront au lien fort qui peut exister entre vous et votre animal.

On a de nos jours complètement abandonné la notion de dominant-dominé et les seules interactions se veulent positives et bienveillantes.

La propreté

La capacité à se retenir varie avec l’âge de l’animal. Chez le chien, elle est de 2 heures environ vers 2 mois, 4 heures vers 4 mois en journée puis de 6 à 8 heures à partir de la puberté.

La propreté peut mettre plusieurs mois à être acquise. Il vous faudra nettoyer les petits accidents avec de l’eau et du savon de Marseille, puis passer du vinaigre blanc pour retirer les odeurs d’urine. Ne les nettoyez jamais devant lui . Tous les tissus, tapis imprégnés doivent être retirés le temps de l’acquisition de la propreté.

Quand votre chiot se met en position pour uriner, ou qu’il tourne comme il fait avant de faire ses selles, vous devez le sortir immédiatement pour qu’il fasse ses besoins dehors et le récompenser quand c’est le cas.

Vous ne pouvez pas le réprimander si vous voyez des urines ou des selles à postériori. En effet,  même si votre chiot baisse les oreilles, il le fait en tant que position d’apaisement car vous criez, pas par culpabilité.

Apprenez à reconnaître les signaux d’apaisement par lesquels votre chien peut exprimer son inconfort face à une situation, pour apaiser des tensions ou s’apaiser lui-même. Parmi ces signaux on retrouve : le détournement du regard, de la tête ou du corps, le fait de se lécher le nez, les bâillements, le fait d’uriner, ralentir ou se secouer…

Et quand il est seul ?

Seul à la maison, votre chiot peut développer des comportements indésirables comme des comportements de destruction (prise en gueule et grattage d’objets ou supports divers), des vocalisations et de la malpropreté.

Aussi, il faut essayer de ne pas ritualiser votre départ et votre arrivée, mais d’en faire des événements normaux qui ne méritent pas d’être soulignés.

Quand il est seul, il faut essayer d’occuper votre chiot, pourquoi pas en remplissant un jouet du type Kong avec un peu de nourriture que vous aurez préalablement placé au congélateur et que vous lui donnez avant de partir. Cela peut l’occuper pendant quelques heures.

N’oubliez pas de le sortir assez longuement avant vos absences et de le laisser se défouler avec des laisses longues.

Ne le privez pas d’eau pendant votre absence, même si vous retrouvez encore quelques pipis…

 

Mon chiot grogne déjà avec d’autres chiens ou il garde des objets…

Quelques précautions sont donc à prendre avec lui notamment si vous le laissez à garder à quelqu’un d’autre. Il ne faut jamais surenchérir lorsqu’il grogne ou pince pour ne pas monter sur l’échelle de la violence. Au contraire, ignorez-le et ne lui accordez pas d’attention, ce qui renforcerait ces comportements inappropriés.

N’hésitez pas à prendre le problème le plus tôt possible en consultant des vétérinaires comportementalistes (un diplôme complémentaire à celui de vétérinaire existe et valide 2 années d’études supplémentaires).

Dois-je le vacciner ?

Il existe plusieurs types de vaccins, et votre vétérinaire sera le plus à même de vous conseiller. On vaccine habituellement contre la maladie de Carré (C), l’Hépatite de Rubarth (H), la Parvovirose (P), une composante de la toux du chenil (Pi) , la Leptospirose (L) et la Rage (R). C’est le fameux CHPPiLR.

La vaccination vise à le protéger contre des maladies infectieuses graves et très contagieuses.

Pour le CHPPi, ils sont effectués à partir de l’âge de 9 semaines (environ 2 mois), et nécessitent 2 injections espacées de 3-4 semaines la première année, puis un rappel annuel. La vaccination contre la rage n’est pas obligatoire en France mais est fortement conseillée.

La vaccination contre la rage est possible à partir de l’âge de 12 semaines et ne nécessite qu’une seule injection la première année, puis un rappel annuel comme les autres vaccins. Elle n’est valable que 3 semaines après la première injection, et est nécessaire pour voyager en dehors de la France ou aller dans certaines expositions ou pensions.

Dois-je le vermifuger ?

Il est recommandé de vermifuger votre chiot tous les 15 jours jusqu’à 2 mois, puis tous les mois jusqu’à 6 mois puis tous les 3 mois (à chaque changement de saison). N’hésitez pas à demander conseil à votre vétérinaire car certaines molécules ne sont pas adaptées à certaines races comme les Colleys.

Est-ce que je dois le brosser, lui nettoyer les oreilles, les yeux, le laver ?

N’hésitez pas à demander conseil à votre vétérinaire, car chaque race a ses problèmes. En effet, les races à oreilles pendantes seront plus sujettes à otites, alors que d’autres races n’en feront quasiment jamais. De même on ne lave pas un poil raide aussi souvent qu’un poil long avec sous-poil épais… Certains petits chiens ont un conduit lacrymal bouché, ce qui fait que les larmes ne s’écoulent pas dedans, mais perlent au coin de l’oeil et font ces sillons un peu marron que l’on voit… à ce moment là il est intéressant d’essuyer régulièrement le coin de l’oeil de votre chien.

Enfin, certaines races ont des problèmes de peau (comme les bouledogues) et nécessitent plus d’entretien, notamment au niveau des plis de peau, et des shampooings adaptés à leur peau sensible…

Dois-je le stériliser ?

La stérilisation est effectuée à partir de l’âge de 6 mois, elle contribue à diminuer la probabilité des tumeurs mammaires et des risques de pyomètre des chiennes. Elle est ainsi vivement conseillée pour les femelles non destinées à la reproduction.

Pour les mâles, la stérilisation peut aider à diminuer son agressivité. Elle a aussi tendance à le rendre plus sédentaire, moins actif.

Il est à noter que la stérilisation nécessite une anesthésie générale et peut favoriser une tendance à la prise de poids par la suite. Pour les femelles, une stérilisation peut aboutir à une incontinence urinaire (rare) car les sphincters urinaires sont sensibles aux hormones sexuelles.

Les premières chaleurs apparaissent chez la chienne en général entre six et quinze mois, avec un pic vers huit à dix mois, lorsque la femelle atteint environ les deux tiers de son poids adulte.

Dois-je le pucer ?

L’identification de votre chien est OBLIGATOIRE pour tous les chiots nés après le 1er janvier 2012. Elle doit être effectuée avant sa cession, que ce soit une vente ou un don.

Il n’est pas nécessaire d’anesthésier votre chiot pour poser une puce, contrairement à un tatouage.

Elle permet de faciliter la recherche d’animaux perdus, et de lutter contre le traffic d’animaux.

Deux méthodes (puce électronique, tatouage) sont reconnues, à la condition impérative que le numéro soit lisible et complété par la carte d’identification.

La puce électronique est la méthode de choix car le tatouage a tendance à s’effacer avec le temps et peut devenir difficilement lisible. De plus, pour voyager en Europe, la puce électronique est obligatoire pour tous les carnivores domestiques identifiés depuis le 3 juillet 2011.

L’identification doit être faite avant ou en même temps que la vaccination contre la rage. Attention, certains pays européens exigent l’identification par puce électronique : Irlande, Malte, Royaume-Uni, Suède et Finlande.

Dois-je lui mettre des antipuces alors que je le brosse et qu’il n’y a pas de puces ?

Ce n’est pas parce que vous ne voyez pas de puces sur votre chien qu’il n’en a pas, ou qu’il n’y en a pas dans votre environnement.

Les œufs de puces constituent 50% de l’infestation dans la maison, les larves représentent 35% de l’infestation, les pupes (oeufs) 10% et les puces adultes constituent seulement 5% de l’infestation de la maison. Dans les habitations, les œufs se trouvent dans les tapis et moquettes, les fentes des planchers et du sol.

Une fois que vous avez des puces chez vous, il est très difficile de vous en débarrasser !

En effet, les femelles pondent dans les 36 à 48h après leur premier repas sanguin et peuvent pondre jusqu’à 50 oeufs par jour, soit 1800 oeufs environ par puce !

 

Une visite d’adoption est nécessaire pour que vous puissiez poser toutes vos questions sur cette première année de vie qu’il aura avec vous, et pour prendre un premier contact avec votre vétérinaire dans un moment de calme et de sérénité. Elle est nécessaire pour instaurer ce lien de confiance entre vous, et permettre la mise en place d’une relation de qualité.

Vous apprécierez d’avoir pris le temps de créer ce premier contact le jour où vous arriverez affolés pour ses premiers problèmes, car votre vétérinaire connaitra déjà votre animal.

J’espère que cette page vous aura aidé, n’hésitez pas à me demander des informations supplémentaires 🙂

Auteur : Alexandra de Nazelle, Docteur vétérinaire
Date de mise en ligne : Février 2017

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Bibliographie
– Thèse vétérinaire: Lalutte anti-puces : méthode d’évaluation de traitement de l’environnement domestique à base de Permethrine et d’IGR, 2007, Fougères http://oatao.univ-toulouse.fr/1732/1/debouch_1732.pdf
– Thèse: ERADICATION DES PUCES : DE LA BIOLOGIE AU TRAITEMENT, 2009, Poincaré
– Fédération Européenne de l’Industrie des Aliments pour animaux Familiers (FEDIAF). Nutritional guidelines for cats and dogs.  http://www.fediaf.org/self-regulation/nutrition (consulté en février 2017)
– Vogt AH, Rodan I, Brown M et al. AAFP-AAHA feline life stage guidelines. J Fel Med Surg 2010; 12: 43–54.
WSAVA: WSAVA global nutrition guidelines. http://www.wsava.org/ 2011.
http://www.wsava.org/sites/default/files/j-1.1748-5827.2011.01079.x.pdf
– http://theses.vet-alfort.fr/telecharger.php?id=906 (consulté en février 2017)
– https://www.veterinaire.fr/votre-animal-vous/identification-des-carnivores-domestiques.html (consulté en février 2017)
– http://www.parasitologie-veterinaire.fr (consulté en février 2017)
– thèse développement chez le chiot et pb comportementaux http://theses.vet-alfort.fr/telecharger.php?id=1847 Bourienne 2015

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