Inflammation du tendon du muscle biceps brachial chez le chien

Le muscle biceps brachial est particulièrement important dans la coordination entre l’articulation de l’épaule et celle du coude.

Voyons un peu son ancrage et sa conformation :

Proximalement, son tendon s’insère sur le tubercule supraglénoïdal de la scapula.

Ce tendon est moulé dans le sillon situé entre les tubercules proximaux de l’humérus, maintenu dans ce sillon par une large bande fibreuse : le ligament huméral transverse.

Il glisse dans cette sorte de gaine, tout en en étant en communication avec la synoviale scapulo-humérale. Il entretient ainsi un rapport intime avec l’articulation de l’épaule chez les chiens, chats et lapins mais n’est alors pas complètement recouvert par la capsule articulaire.

Distalement, son tendon s’attache sur la tubérosité du radius, s’insérant entre les muscles extenseurs du carpe et rond pronateur.

Le corps charnu du muscle biceps brachial est quant-à lui situé sur la face crâniale de l’humérus, et est couvert par le fascia anté-brachial, qui le sépare des muscles brachio-céphalique et pectoraux.

Une fois que l’on visualise bien ses insertions, entre la scapula et le radius, on comprend aisément que muscle biceps brachial est fléchisseur de l’avant bras et le porte légèrement sur l’extérieur.

Rappelez-vous qu’il est couvert par la fascia anté-brachial : il est également tenseur du fascia anté-brachial.

Son innervation est issue du nerf musculo-cutané.

Quelles sont ses lésions ?

Les lésions de ce muscle sont majoritairement des déchirures (complètes ou partielles). Il peut également présenter des tendinites et des ténosynovites, ou encore des “luxations” du tendon lorsque celui-ci sort de sa « gaine »  suite à la rupture du ligament huméral transverse,

Quand on suspecte une lésion du muscle biceps brachial chez le chien, on met en perspective cette hypothèse avec d’autres possibilités de lésion comme une ostéochondrite de l’humérus, une arthrose de l’épaule, une instabilité médiale de l’épaule ou encore un traumatisme cartilagineux. 

Quels examens complémentaires ?

Une échographie peut nous aider dans le diagnostic de la lésion : en effet, le tendon du biceps montrera des zones hypo-échogènes lors d’oedème et hyper-échogènes lors de mise en place de tissu fibreux.

Une radiographie de l’épaule  peut mettre en évidence des irrégularités de l’os au niveau de la coulisse bicipitale avec des minéralisations du tendon, des zones de sclérose ou encore des ostéophytes. Il faut cependant une vue particulière, car sur les vues classiques des lésions peuvent être masquées par la tubercule majeur de l’humérus. Ainsi, il convient de dégager l’articulation de l’épaule, celle-ci étant fléchie et en légère rotation externe, le chien étant sur le dos.

L’artroscopie peut être un moyen d’exploration du tendon du biceps car les déchirures du tendon son généralement intra-articulaire. Cependant, il est à noter que seulement 60 % du tendon du biceps est accessibles par cette méthode d’exploration.

Quelles sont les cause d’inflammation du tendon du muscle biceps brachial ?

La ténosynovite du biceps peut faire suite à une période d’activité intense, mais aussi de débris articulaires situés dans la coulisse du tendon proximal. Cependant il est fréquent qu’on ne trouve jamais la cause de cette inflammation.

Quel traitement ?

Le traitement fréquent est celui réservé à nombre de tendinites  : une mise au repos très longue (au moins 6-8 semaines), avec une immobilisation complète pendant deux semaines, accompagnée d’un traitement anti-inflammatoire qui peut être long lui aussi (1-2 mois) (il semblerait que des corticoïdes à dose anti-inflammatoire soient privilégiés).

Cependant, la reprise d’activité entraine souvent des récidives et on se retrouve alors avec une lésion qui évolue de manière chronique et un traitement chirurgical est alors envisagé.

Il est également possible d’accompagner, si possible très précocement, l’animal grâce à des séances d’ostéopathie pratiquées par un vétérinaire formé, notamment pour diminuer les douleurs locales et l’inflammation, mais également pour éviter les compensations de l’organisme et les lésions associées.

Auteur : Alexandra de Nazelle
Docteur vétérinaire
CEAV Médecine Interne
Praticienne en ostéopathie vétérinaire à la Rochelle- île de Ré

Date : septembre 2020

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