Des traitements systématiquement proposés chez des séropositifs à Lyme ?

Cet article tire la plupart de ses informations de l’article suivant :

Littman MP, Gerber B, Goldstein RE, Labato MA, Lappin MR, Moore GE. ACVIM consensus update on Lyme borreliosis in dogs and cats. J Vet Intern Med. 2018;32:887–903. https://doi.org/10.1111/jvim.1508

Ce point est toujours sujet à controverse. Les auteurs ne sont pas tous d’accord entre eux.

Parmi les arguments de ceux  qui ne recommandent pas systématiquement un traitement pour ces chiens (4/6), on retrouve que :

  • cette pratique favorise la sur-utilisation d’antibiotiques
  • il n’existe aucune donnée prouvant que le traitement d’un chien en bonne santé est associé à une diminution du risque de maladie
  • il se peut que Borrelia burgdorferi ne soit pas éliminé de tous les tissus traités
  • et la ré-infection peut se produire chez les chiens dans les zones d’endémie. 

La séropositivité indique une exposition aux tiques, ainsi qu’une co-infection possible. Le contrôle des tiques et la vaccination éventuelle doivent être abordés. 

Les experts recommandent cependant de réévaluer la protéinurie au moins 2 à 3 fois par an, même si le chien est traité avec des antibiotiques, car la clairance peut ne pas se produire et la pathogénie de la néphropathie de Lyme est inconnue.

Si un chien séropositif est non clinique et non protéinurique, il n’existe actuellement aucune donnée factuelle démontrant qu’un test quantitatif d’anticorps anti-C6 (Lyme Quant C6© [Laboratoires IDEXX, Westbrook, Maine]) aide à décider si un traitement antimicrobien est justifié. De plus, ce test ne permet pas de prédire la maladie.

Une majorité de chiens séropositifs non protéiques non cliniques et non traités ont probablement des concentrations élevées, tout comme les chiens infectés expérimentalement qui restent tous non cliniques.

Certains chiens peuvent éventuellement soit éliminer l’organisme, soit rester porteurs non cliniques, comme le firent les chiens expérimentaux.

Il existerait une corrélation entre la quantité de C6 et la concentration du complexe immunitaire en circulation. De même, la réponse au traitement serait associée à une diminution de la quantité de C6.

L’un des membres du jury recommande que les chiens non cliniques présentant des résultats élevés en C6 suivent un traitement de doxycycline, et éventuellement une répétition du dosage quantitatif de la C6 dans les 3 à 6 mois  qui suivent afin de documenter une nouvelle base de référence pour les comparaisons futures.  

L’argument en faveur du traitement jusqu’à ce que les résultats de Quant C6 diminuent d’au moins 50% est que l’organisme ne peut jamais être éliminé lorsqu’il pénètre dans un tissu de collagène «protégé» et peut se développer en une forme kystique ou en forme latente. 

Les cliniciens qui traitent avancent l’argument selon lequel le traitement pourrait réduire le risque de développement futur d’une affection associée à des immuns-complexes, telles qu’une glomérulopathie à Immuns-complexes ou une arthrite, perivasculite et périnévrite, bien que cela n’ait jamais été confirmé par une étude contrôlée.

La plupart des panélistes (4 sur 6) ne recommandent pas systématiquement de traitement antibiotique pour les chiens positifs non protéinuriques non-protéinuriques


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Auteur : Alexandra de Nazelle, Docteur vétérinaire, CEAV Médecine Interne, Consultante en management vétérinaire

Date : Juillet 2019

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