Le Sida du chat (FIV : Virus de l’Immunodéficience Féline)

Le FIV est un virus qui, comme le VIH chez les humains cause un syndrome d’immunodéficience. Comme le VIH, il présente la particularité d’avoir une longue période de latence . Il n’est pas transmissible entre chat et humain.

Il se transmet de chat à chat principalement par morsure, et  contact sexuel bien que cela soit aussi possible in utero. C’est ainsi que la majorité des chats atteints par le FIV sont des chats mâles non stérilisés ayant accès à l’extérieur, car ils ont tendance à davantage se battre et ont des rapports sexuels.

Sa prévalence a diminué ces dernières années, en raison de l’information des propriétaires, et d’un dépistage fréquent .

Symptômes

C’est un virus qui touche davantage les adultes.

Après une première phase clinique qui passe souvent inaperçue (fièvre, apathie), l’animal peut rester  asymptomatique plusieurs années.

Quand la phase clinique, les symptômes se déclarent, le chat présente souvent des affections opportunistes, des tumeurs, et des réactions dysimmunitaires (dysfonction du système immunitaire).


Les symptômes peuvent être très variés. Les chats présentent souvent une perte de poids, une gingivite ou une stomatite (inflammation de la bouche), et des abcès. De la fièvre, des affections respiratoire ou digestives, une augmentation des noeuds lymphatiques, une uvéite, un lymphome, ou de troubles neurologiques sont également possibles …

Les chats porteurs du FIV ont 5 fois plus de risque de développer une tumeur qu’un chat non infecté (lymphome, leucémie, carcinome épidermoïde, fibrosarcome.)…

La phase asymptomatique étant souvent très longue, l’espérance de vie des chats FIV reste plus importante que celle des chats atteints par la leucose (virus FelV).

Diagnostic :

Le diagnostic peut se faire par un test sanguin rapide chez votre vétérinaire. Bien qu’il soit recommandé de contrôler le statut rétrovirus de tous les chats, moins de 25% des chats seulement sont testés dans leurs vie (USA).

Chez un animal infecté non symptomatique, la quantité de virus dans le sang peut être très faible, alors que le taux d’anticorps est important.

C’est pour cela que le test rapide effectué en routine chez votre vétérinaire détecte les anticorps dans le sang de votre chat.

Oui mais …. tout n’est pas si simple :

  •  Faux négatifs :

Le test rapide peut se révéler négatif au tout début de l’infection, quand le corps n’a pas eu le temps de produire des anticorps (il met 6-8 semaines à les produire!), ou alors en phase très tardive de l’infection, quand l’immunodépression s’est installée et que le corps ne peut plus produire des anticorps.

Dans ces deux cas, le sang est certes pauvre en anticorps, mais riche en virus, et un autre test sanguin, envoyé en laboratoire peut se révéler positif. Un autre test peut aussi être réalisé 2 mois plus tard.

  • Faux positifs : 

Attention, les chatons de moins de 6 mois peuvent avoir un test positif en raison du passage des anticorps maternels lors de l’allaitement. Dans ce cas, ne pas hésiter à tester à nouveau votre chat vers 8 à 12 mois d’âge. C’est pour cela que l’on évite de tester les chatons de moins de 4 mois.

Dans tous les cas, il convient de confirmer un résultat positif chez un animal asymptomatique par un test en laboratoire.

De même, il convient de réaliser un nouveau test quand le premier donne un résultat « douteux » (oui, ça arrive aussi).

Les anomalies sanguins sont inconstantes et peuvent montrer une anémie, une lymphopénie (moins de lymphocytes) , une hyperprotéinémie.

Une forte concentration en virus dans le sang peut être détectée après 2 semaines d’infection (par culture PCR).

Prévention :

Si les chats s’entendent bien le risque de transmission est faible, beaucoup plus faible que pour la leucose (FelV).

Un dépistage systématique est recommandé lors de l’introduction d’un nouveau chat dans la maison ou un élevage.

il est recommandé de stériliser les chats FIV positifs pour éviter les contaminations par contact sexuel et diminuer la probabilité de morsure et griffure par bagarre.

Pronostic et traitement : 

Il n’est plus du tout d’actualité d’euthanasie des chats FIV positifs, car leur espérance de vie est bonne, et dans certains cas similaire à celle de chats seronégatifs.

Il n’y a pas à proprement parler de traitement chez le chat, chaque infection sera traitée au cas par cas par votre vétérinaire.

Un chat FIV positif doit être suivi régulièrement pour détecter précocement de possibles infections, notamment au niveau de la bouche et des yeux.

Il est recommandé de le garder dans un environnement calme et d’éviter les stress, ainsi ue de lui fournir une alimentation de qualité.

Des prises de sang régulières sont notamment recommandées, notamment pour suivre les reins et le foie.

La réponse immunitaire de ces chats pouvant être plus faible, leur vaccination est sujette à discussion. Un organisme d’experts (ABCD) recommande ainsi de ne pas vacciner un chat qui a déjà été vacciné dans son jeune âge s’il ne sort pas et qu’il vit seul, alors qu’il est recommandé de vacciné un chat qui sort ou qui vit en collectivité.

J’espère que cet article vous aura aidé, n’hésitez pas à me poser des questions 😉

Auteur : Alexandra de Nazelle, Docteur Vétérinaire
Date : mars 2018

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Bibliographie : 
  • Hébert, Guide pratique de Médecine Interne Canine et Féline, 2nde édition, 2006
  • Ettinger Feldman, Veterinary Internal Medicine, 7th Edition, Infectious disease section X, chapter 211 Feline Immunodeficiency Virus
  • abcdcatsvets.org/feline-immunodeficiency
  • Addie et al. long term impact on a closed household of pets cats of natural infection with coronaries, feline leukemia virus and feline immunodeficiency virus. Vet Record.