Il y a quelques jours, je suis allée à une conférence sur la Pleine Conscience de Jack Kornfield.
Il est le fondateur de l’IMS (Insight Méditation Society), et a participé à la mise en place du programme MBSR (Mindfulness Based Stress Reduction) en contexte hospitalier.
Dans la salle ce soir là, il y avait beaucoup d’enseignants et de professionnels médicaux, à la recherche de plus de bienveillance et d’altruisme dans le quotidien de leur travail.
En effet, on assiste aujourd’hui à la rencontre de la neurologie et des sciences contemplatives avec l’émergence d’une nouvelle forme de conscience dont s’emparent les professionnels de la santé.
En France la MBSR est intégrée à l’hôpital Sainte-Anne (troubles anxieux et dépressifs, troubles du comportement alimentaire), à la Pitié Salpêtrière (néphrologie), à l’hôpital Georges Pompidou (douleurs chronique, cancérologie), à Saint Antoine (douleurs chroniques), et à l’Institut Gustave Roussy (cancérologie).
Initialement mis en place dans les hôpitaux depuis une dizaine d’années ces programmes élargissent également leur champ d’application au monde de l’éducation et de l’entreprise (risque psycho-sociaux).
Ces formations visent à être pleinement présent avec l’autre, pour une meilleure communication et une réelle ouverture et présence à l’autre.
Dans un monde empli d’anxiété, de conflits, où l’on a tendance à souligner davantage ce qui va mal, il propose des outils pour ne plus se concentrer que sur les problèmes, les tragédies, mais aussi s’ouvrir au champ des possibles et souligner l’altruisme ambiant.
Souligner le positif, les réussites, les initiatives, s’intéresser sincèrement à l’autre, autant de valeurs sollicitées par les nouveaux intrants dans le monde du travail vétérinaire.
Jack Kornfield a été moine pendant de nombreuses années en Thaïlande, ce qui lui a permis de s’ancrer dans la tradition, puis il est retourné aux USA où il a passé un doctorat en psychologie. Il a ressenti la nécessité d’établir un pont entre une sagesse traditionnelle et le monde moderne occidental et a voulu rendre accessible au plus grand nombre ce qu’il avait appris.
Il soutient que la méditation n’est pas une nouvelle tâche à la mode que nous aurions besoin de faire, un impératif de plus : besoin d’être une bonne personne, de pratiquer la pleine conscience, et en plus d’être bon à cela. Ce n’est pas un élément de plus pour se juger, s’évaluer, mais une manière de se transformer petit à petit, dans son quotidien, son esprit, son coeur et dans sa relation à l’autre.
Dans la profession vétérinaire où l’on vise l’excellence, où on ne se laisse pas de droit à l’erreur, la réduction du stress basée sur la pleine conscience vise à arrêter de se juger, pour une meilleure acceptation de soi et des autres.
Une idée à creuser…
Alexandra de Nazelle
Docteur Vétérinaire
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