Votre furet

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Le furet est un petit carnivore de la famille des Mustélidés, comme les putois. L’alimentation du furet (Mustela putorius) doit donc être riche en protéines. C’est à l’origine un grand chasseur et un grand dormeur, qui a été domestiqué depuis plus de 2000 ans. Il a été utilisé pour la chasse, ou le transport de câbles (aujourd’hui un outil porte même son nom ! 🙂 ). Il est encore aujourd’hui utilisé pour chasser les lapins, en se faufilant dans leurs terriers. Mais sa gentillesse, sa curiosité, son espièglerie et son intelligence ont su nous séduire et c’est aujourd’hui un animal de compagnie courant, aimé des petits comme des grands. Il existe des furets putoisés (qui se rapproche de la couleur d’origine du putois), des furets albinos, des siamois et des argentés…

Quelques données sur votre furet

• Poids adulte : 600g- 1kg (femelle) 1-2kg (mâle)       ce poids est atteint vers l’âge de 6 mois environ. Attention il existe une grande variation de poids entre l’été et l’hiver, surtout si les furets ne sont pas stérilisés.
• Espérance de vie : un peu plus courte que celle d’un chat ou d’un chien : entre 5-8 ans. Il est considéré comme âgé dès 3-4 ans
• Longueur du corps : entre 44-56 cm environ
• Fréquence cardiaque : 225 battements par minute !
• Âge de sevrage : 6-8 semaines
• Dents définitives : vers 50-75 jours
• Maturité sexuelle : 6-12 mois
• Durée de gestation : 41-43 jours
• Nombre de petits par portée : 1-18 (8 en moyenne)

Sa morphologie est particulière : il est fin et allongé, avec une colonne vertébrale très flexible qui lui permet d’effectuer un demi-tour à 180°, de se faufiler facilement dans des petits espaces très exigus… C’est le roi de l’évasion!

Votre furet a sa mue au printemps et en automne, et parfois le poil met du temps à repousser. Son transit digestif est très rapide (3-4h) car son tube digestif est très court. Aussi, un jeûne prolongé peut être dangereux pour votre animal. Renseignez-vous bien auprès de votre vétérinaire.

Son odeur musquée caractéristique provient de ses glandes sébacées présentes au niveau de la peau. La pose d’un implant hormonal diminue grandement cette odeur musquée.

Son logement

Votre furet est très vif est intelligent, il a besoin pour être heureux d’un environnement enrichi. Il doit aussi pouvoir se cacher dans des chiffons, des serviettes, car il aime s’enfouir et s’isoler par moment.

Des objets comme des hamacs, des tubes, des petites maisons où se cacher feront le bonheur de vous et de votre furet. Il peut vivre seul ou en communauté. Il tolère assez bien le froid mais supporte mal la chaleur.

Il a tendance à faire ses besoins dans les coins, les litières d’angle sont donc plus adaptée. Elles doivent être changées régulièrement, et nettoyées ainsi que la cage. Votre petit furet doit être dans un endroit bien ventilé, mais à l’abri de courants d’air.

Son alimentation

Les furets sont très joueurs et ont tendance à vouloir renverser leurs gamelles : privilégiez une gamelle d’eau assez lourde ou un biberon. L’eau doit être changée régulièrement.

Un furet boit environ 75-100 mL d’eau par jour.

C’est est un carnivore et ses besoins nutritionnels sont élevés en protéines de haute qualité et en lipides, par contre il digère mal les fibres. La plupart des croquettes spécial furet contiennent ces éléments dans les proportions adéquates. A défaut, une alimentation de haute qualité pour chaton peut convenir. Il a un transit digestif rapide et ne doit pas rester à jeun très longtemps, il est donc conseillé de lui laisser de la nourriture à disposition en permanence. La quantité de nourriture varie selon le poids de votre furet, elle est d’environ 20 à 50 g de croquettes par jour.

Pour lui faire plaisir, vous pouvez lui rajouter quelques friandises comme un jaune d’oeuf de temps en temps ou un peu de viande crue. Attention, ces friandises sont importantes pour le lien entre le propriétaire et l’animal, mais elles doivent être distribuées avec parcimonie.

Il est déconseillé de lui donner des aliments sucrés car le métabolisme du sucre est sensible chez cet animal. Vous pouvez complémenter son alimentation en acides gras essentiels, ce qui est bénéfique dans la gestion des maladies chroniques et des troubles liés au vieillissement.

Comme pour le chien et le chat, son alimentation est à adapter à ses éventuels problèmes de santé et à son âge.

Comment vivre avec lui ?

C’est un animal vif. Si vous avez besoin de l’immobiliser, vous pouvez le suspendre par la peau du cou, souvent votre animal se met à bailler. Cette position n’est pas agressive envers lui et ne lui fait pas mal.

Si vous avez besoin de lui faire des soins, ou de lui couper les griffes, vous pouvez détourner son attention à l’aide d’un friandise ou d’un gel nutritif appétent, c’est un petit gourmand.

Vous pouvez aussi le coucher sur votre avant-bras, en le mettant sur le dos.

Il faut être attentif lors des sorties de votre furet, il a tendance à vouloir creuser dans les canapés et mordiller différents objets. L’ingestion de petits bouts de mousse ou de petits corps étrangers est fréquente chez ces petites bêtes et peut leur causer de réels soucis. En liberté, votre petit furet aura tendance à tout explorer, sa petite truffe au ras du sol, et il faudra faire attention aux chutes et aux accidents domestiques. C’est un animal très joueur, vous vous en rendrez vite compte ! Le jeu est très important pour lui et est essentiel à son bien être. Les furets sont des animaux sociaux qui ont tendance à bien s’entendre avec les autres carnivores comme les chats ou les chiens. Bien sûr, si vous décidez de les mettre en contact, cela doit être progressif et sous surveillance. Par contre, le furet reste un prédateur et il est déconseillé de le mettre en relation avec des rongeurs ou des lapins de compagnie.

Et sa santé ?

Les femelles peuvent rester en chaleur pendant de longues périodes, l’ovulation étant provoquée par l’accouplement. Cela peut être dangereux pour elles car elles peuvent développer un hyper-oestrogénisme. N’hésitez pas à discuter avec votre vétérinaire de la pose d’un implant hormonal pour une stérilisation chimique chez vos femelles non destinées à la reproduction.

On vaccine les furets contre la maladie de Carré et la Rage. Pour la maladie de Carré, la primo-vaccination se fait généralement en 2 fois séparées de 3 à 4 semaines. Le rappel vaccinal est ensuite annuel. Votre vétérinaire vous indiquera le protocole vaccinal. Les furets peuvent développer une réaction vaccinale dans les 24h qui suivent un vaccin, il est souvent conseillé de garder sous surveillance à la clinique votre furet dans la demi-heure qui suit la vaccination.

Des traitements vermifuges et antipuces existent pour votre furet, n’hésitez pas à en parler à votre vétérinaire.

On peut poser une puce électronique sur votre furet pour l’identifier.

Des troubles hormonaux sont fréquents chez le furet et constituent un des motifs principaux de consultation. Un implant hormonal existe, et est préconisé actuellement pour la stérilisation du furet. En effet, une corrélation aurait été établie entre une stérilisation chirurgicale et le développement d’une maladie surrénalienne chez le furet. L’implant serait une bonne alternative et préviendrait cette maladie surrénalienne. N’hésitez pas à en parler à votre vétérinaire.

Des consultations annuelles voir semestrielles de bonne santé, permettant de dépister des maladies, sont recommandées. En effets, même des propriétaires attentifs peuvent ne pas remarquer des signes précoces de maladie, et s’en rendent compte quand le furet décompense brutalement au bout d’un certain temps.

N’hésitez pas à surveiller son poids, l’état de son poil, ainsi que ses dents…

Pour plus d’informations allez voir l’article sur la maladie surrénalienne et l’implant du furet 🙂

Bibliographie:

–Nouveaux animaux de compagnie, Quinton, 2003-Le point vétérinaire, n° 350 vol 45 Nov 2014

– Boussarie D. Guide pratique de médecine du furet, Partie III, Affections endocriniennes. Éditions Med’com, Paris. 2008:82-87.

 -Medecine des NAC 100 cas cliniques, Boussarie, 2002

-Ferrets rabbits and rodents, Clinical medecine and surgery, Quesenberry , Carpenter, Saunders

– Antihoff N, Hahn K. Ferret oncology: diseases, diagnostics, and therapeutics. Vet. Clin. Exot. Anim. 2004;7(3):579-625. 

– Schoemaker NJ, Van Deijk R et coll. Use of a gonadotropin releasing hormone agonist implant as an alternative for surgical castration in male ferrets (Mustela putorius furo). Theriogenol. 2008;70(2):161-167.

 – Piazza S, Utilisation du Suprelorin® comme alternative à la stérilisation chirurgicale chez le furet. Pratique des animaux sauvages et exotiques. 2009;9(1):3-5. 

– Schoemaker NJ, Schurmans M, Moorman H et coll. Correlation between age at neutering and age at onset of hyperadrenocorticism in ferrets. J. Am. Vet. Med. Assoc. 2000;216(2):195-197. 

– Zaffarano B. Ferrets: examination and standards of care, Journal of exotic pet medicine. 2010;19(1):73-81. 

– Judah, Nuttal, Exotic animal care and management

– BSAVA Manual of Exotic pets 4th edition 2002